4 janvier 2012

Destination Finale 5

On continue pour cette nouvelle année avec le cinquième volet d'une franchise essoufflée depuis bien des années, celle où la mort n'aime pas qu'on déjoue son plan, vous aurez reconnu facilement Destination Finale 5. La presse semblait avoir un regard un peu plus enjoué quant à ces nouvelles aventures d'une petite dizaine de têtards tout frais, et comme à chaque épisode, on avait hâte de voir le résultat. A la tête d'un casting dont les membres sont tous plus physiquement insupportables les uns que les autres, le patron des effets visuels d'Avatar, réalisant son premier vrai long métrage, pété de tunes qui plus est. Rien à attendre donc, enfin disons plutôt que c'est le troisième volet où seules les scènes de mise à mort éveillent les curiosités, et nous fait exploser à la face notre sadisme latent. Néanmoins, c'est tout de même bon un peu de violence surnaturelle dans ce monde cartésien rempli de douceur...

Aucun réalisateur de la franchise n'a osé prendre le risque de déjouer le plan de la formule qui marche au box-office, alors ce dernier film n'échappe pas à la règle. La première demi-heure est tout de même riche dans le n'importe quoi. Présentation des personnages, on a donc un couple qui bat de l'aile, un autre couple avec un sosie de Tom Cruise aux sourcils de Domenech, une donzelle rebelle botoxée, bref des acteurs mauvais comme des cochons et pas le moins du monde aidé par leurs rôles fades et grotesques, mais on commence à avoir l'habitude avec DF. C'est sans fond, mais après tout on est venu voir des morts sans la moindre once de honte. Un petit clin d’œil (tout à fait inutile, les "puristes" n'apprécieront même pas) à Destination Final 2, and Show Must Go On ! Cette année au menu, pas de crash d'avion, pas de manèges qui s'affolent, on met les petits plats dans les grands et on fait ça bien: un pont mesdames messieurs. En France, on a eu la grande tempête de 1999 qui arrache des arbres et fait voler les tuiles, aux Etats-Unis des grands vents et deux marteaux-piqueurs suffisent pour détruire un pont. Forts ces américains, la folie des grandeurs. Admettons que cela soit possible, pour un peu qu'on soit sensible au drame liturgique des trois petits cochons. Nos amis y échappent de peu, dommage.
Alors c'est là que doit vraiment démarrer le film, on a déjà bouffé une demi-heure loufoque, aucun personnage ne nous émeut, sauf peut-être la brune dépravée aux lèvres gonflées et au physique parfait, des faux airs de Megan Fox c'est pas donné à tout le monde. Point positif, quand la mort rode, on est pas déçu. L’appréhension fonctionne bien la plupart du temps, notamment pour la scène du clou. Même si ce nouvel épisode reprend la sauce de ce qui marchait avec ses ainés, l'intrigue progresse, et un nouvel enjeu vient corser la thématique poussièreuse du film. Il serait possible de sauver sa vie en tuant quelqu'un. Approche intéressante quand on sait l'enjeu qu'un tel questionnement pourrait soulever. Enfin une bonne idée! Mais quel dommage que celle-ci ne soit vraiment abordée qu'un quart d'heure avant la fin...C'est déjà la fin et le film se termine sur un switch final sympathique, énième clin d'oeil assumé aux premiers DF.
Globalement, DF5 apporte un nouvel enjeu, trop peu exploité par des gens qui savent très bien que le point attractif du film est la mise à mort de chaque personnage, et en 3D s'il vous plait. Triste constat mais qui suit la logique de ce genre de blockbuster qui mise tout sur ses effets visuels et qui joue sur l’appréhension du spectacteur, même si cette notion d’appréhension a une forte tendance à s'estomper à mesure que le film progresse.
Mauvais film, plaisir coupable.

17 novembre 2011

Jambon périmé

Bon, on y est, passé l'angoisse de la feuille blanche (ou bien les problèmes de temps, de connections internet, d'envie), il faut bien se lancer, n'est-ce pas? Alors pour ce premier article je vais te parler d'une purge indéfendable baptisée "Il reste du jambon?"
Aux manettes, on trouve Anne Depetrini qui réalise là son premier film de A à Z puisqu'elle est scénariste, dialoguiste et réalisatrice. Premier film pour l'animatrice d'émissions-télé, avec son mari dans la vrai vie en personnage principal, Ramzy Bédia, ainsi on ne pouvait en principe rien attendre de spécial de cette comédie sentimentale, mais c'était sans compter le désir à peine avoué de vouloir jouer les briseurs de tabous en racontant une histoire tirée de l'experience personnelle du couple.




L'histoire en deux mots, c'est la rencontre de Ramzy, chirurgien accompli issu d'une famille musulmane clichée au possible, avec Justine, journaliste télé de famille traditionnelle, ou plutôt de type "famille française moyenne", et de tout les tracas que peut engendrer cette union de deux mondes radicalement opposés de par le mode de vie et la religion. Thématique intéressante au premier abord, bien que fortement casse-gueule du fait que ce genre de sujet puisse vite tomber dans le racolage et les clichés classiques...

Tout d'abord, il faut que tu saches que le film à pour enjeu les conflits d'un couple où les deux membres ont une culture et une éducation opposées. ça on va me dire, on l'avait compris, sauf qu'il faut le savoir, et que les 45 premières minutes du film sont consacrées à la rencontre des deux protagonistes de l'histoire. C'est seulement au bout de ce temps infiniment long (et pourtant clairement la partie la moins mauvaise du film, c'est dire..) qu'on commence à voir arriver les éléments perturbateurs au sein du couple, les parents de Ramzy rejetant sa compagne, et les parents de Justine rejetant Djalil, joué par Ramzy. Il s'en suit alors un interminable défilé de clichés racistes les plus éculés du monde, allant du père de Justine qui transforme le nom de Djalil entre Djamel, passant par les pires préjugés sur les familles musulmanes, également une fameuse scène où un vigile de magasin (joué par Eric Judor, rendant grotesque à n'en plus finir ce passage) suspecte Ramzy a.k.a. Djalil de voler des ceintures... tout y passe.
Le défaut majeure du film est principalement le fait qu'il s'agisse d'une accumulation de clichés, un affiche publique de situations vues et revues qui sert seulement à indigner, à nous dire "regarder comment ça se passe en vrai". Anne Depetrini souligne tellement cela, met un tel soin à ce qu'on soit attristé et choqué, appelez ça carrément du racolage, qu'on finit par ne plus voir autre chose. Alors, on pourrait se dire qu'on va tout de même avoir droit à une réflexion sur le sujet, par des dialogues, de vraies échanges de points de vues qui pourrait densifier le propos omniprésent, mais rien ne se passe. Pire, à chaque présentation d'un cliché, puisqu'il s'agit ni plus ni moins d'un assemblage de scènes et de situations de la vie quotidienne du couple, alors qu'on attend un échange qui pourrait montrer le parti pris où l'envie d'élever le débat,de donner du fond au sujet, la réalisatrice ne trouve rien de mieux à faire que de mettre une bande son assourdissante signée Akhenaton pour masquer les dialogues. Grotesques scènes que voici: le couple échange, bouge les lèvres, pendant que le marseillais gueule des textes aussi horribles que le film, c'est tout (d'ailleurs, si ça c'est le dernier Akhenaton, vaudrait mieux qu'il retourne daredare dans sa pyramide). Ceci a un terme technique, ça s'appelle jeter de l'huile sur le feu.
Tu commences a saisir, le film arrive à amener une réflexion tout en évitant d'y prendre part, et ça ne serait pas aussi irritant si la purge qu'est "Il reste du Jambon?" ne prétendait pas pouvoir péter  plus haut que son cul. 
Ce triste constat sur la comédie française me ramène au fait qu'on a décidément aucun cinéaste issu de l'hexagone capable de pondre un comédie drôle, qui aurait à la fois un sujet ayant la vocation de titiller le spectateur, le questionnant sur lui même comme on peut le voir de l'autre côté de l'Atlantique avec la bande de Seth Rogen, Judd Appatow ou Greg Mottola.   
Pour en finir avec cette calamité sans fond, je vais me permettre de te griller la fin  pour te montrer à quel point même en le prenant au 15ème degrés ce premier film raté d'Anne Depetrini est inutile. J'ai oublié de mentionner certains point de l'histoire, notamment un gros, qui montre bien l'improbabilité que la démarche de la réalisatrice aboutisse, c'est que la mère de Djalil est en CM2. Oui. Ca part sur une bonne vanne façon H, sauf que c'est du premier degré dans un film toujours premier degré, la mère de Djalil est en réalité scolarisée en CM2 et prépare un spectacle de fin d'année, spectacle au cours duquel tout les problèmes seront réglés en 30 secondes: les beaux parents de Djalil partent en Tunisie sur un coup de tête, et le couple formé par Djalil et Justine se reforme (et oui j't'ai pas dit mais ils se sont séparés pendant les 20 dernières minutes du film). Attention magie: on avait prédit à Justine qu'elle se remettrait avec Djalil un jour de neige et il tombe des flocons faits en papier lors du spectacle de fin d'année. 

Ca vole vraiment haut. Grace à Anne Depetrini, j'ai simplement perdu 1H30 de ma vie, une partie qui ne me sera jamais rendu. Je pense que t'as compris, il reste du jambon mais il est ouvert depuis un sacré moment, tu ferais mieux de le jeter dans la poubelle. Plus sérieusement et pour résumer, "Il reste du jambon" cède à tout les clichés, caricatures des personnages fades, et navigue réellement en haut dangereuse compte tenu de l'ambiguité de son propos. Pas étonnant qu'il se soit fait déchirer par la presse.




26 mai 2011

Incipit



Avant de te lancer dans une lecture effrénée de ce blog, laisse moi d'abord te mettre en garde sur ce que tu y trouveras. Tu trouveras des chroniques de films plus ou moins récents, plus ou moins réussis, et je m'efforcerais dans la plus grande objectivité (quoique...) de te faire comprendre qu'on peut prendre son pied devant un film norvégien sans budget ou qu'on peut dormir au cinoche devant des bouses de 250 millions de dollars. L'important est donc dans le regard distancé et nuancé que l'on doit avoir vis-à-vis du cinéma, car si celui-ci peut être transgressif, subversif, briseur de tabous, véhicule de morale, parfois celui-ci se veut être une simple source de divertissement.
Ces critiques seront une façon de te montrer qu'on peut voir des œuvres à multiples lectures chez les studios Pixar ou dans certaines comédies bas du front ricaines, que certains films sont cultes parce qu'ils auscultent le cinéma des origines, que le cinéma français regorgent de talents et qu'il est triste de le prendre de haut. Ouvrons les yeux et comprenons que Guillaume Canet ne représente pas le renouveau du cinéma français, que Las Vegas Parano n'a rien de culte mais n'est qu'un trip masturbatoire, ou bien que Nicolas Cage a une carrière à l'image de ses cheveux, de pire en pire.
Pour finir, saches que je reste un humain qui, à tout moment, peu prendre son pied devant un nanar à l'humour en dessous de la ceinture, pour un peu que celui-ci parodie un blockbuster. Alors, que la partie commence!